Orphelinat sans mur

L’idée

L’idée

Comment aider les enfants qui, à la suite de la disparition de l’un ou de leurs deux parents, se retrouvent sans ressources et sans soutien ? Le concept de l’orphelinat sans mur résulte de l’analyse des rouages de la pauvreté en Chine rurale et d’un long apprentissage de l’action humanitaire dans ce pays. L’action est modeste dans ses montants et elle est davantage conçue comme un levier que comme une solution miracle.

Un enfant abandonné est généralement recueilli par un proche, grand-parent ou oncle, s’il habite le même village. Mais la famille n’a pas toujours les moyens de nourrir une bouche supplémentaire. Encore moins deux ou trois s’il s’agit d’une fratrie. Dans ces conditions, le versement d’une allocation pour subvenir aux besoins fondamentaux des enfants (nourriture, vêtements et école) facilite considérablement leur accueil. En leur assurant un environnement familial dans le même village et la possibilité de poursuivre, voire de reprendre l’école, l’orphelinat sans mur peut leur redonner confiance, dignité et espoir. Il leur évite aussi de connaître le sort souvent dramatique des petits villageois qui s’en vont grossir les rangs des enfants des rues.

La localisation

La localisation

Les orphelinats sans mur sont localisés dans les provinces limitrophes du Shaanxi et du Gansu.

 

Densité de population en Chine selon les régions et nos zones d’intervention. Carte Larousse.

Au cœur des « terres jaunes » de loess

Les orphelinats sans mur du Shaanxi et du Gansu sont répartis dans une vingtaine de villages situés dans la vallée de la Wei, au coeur des « terres jaunes » de loess. Une région rude, enclavée, montagneuse et pauvre. Dans les villages reculés où la seule ressource est l’agriculture, le revenu moyen d’un paysan est de 100 RMB par mois.

Le maïs et les pommes sont les deux principales cultures. Les terres arables sont rares. La déforestation, l’érosion et le manque d’eau ont fait des ravages. Les maisons sont en brique de terre, chauffées par un mauvais poêle au charbon et un kang (lit en brique sous lequel sont brûlées des tiges de maïs pour le chauffer). Le sol est en terre battue, il n’y a pas l’eau courante. Souvent, les villages ne sont plus habités que par les vieux et les enfants. Les autres sont partis tenter leur chance en Mongolie, au Xinjiang, dans le Guangdong, à Pékin ou à Shanghai, avec l’espoir de gagner 2000 RMB par mois et d’en envoyer une partie à la famille au village. A condition de ne pas se faire exploiter ou voler. Au mieux, ils rentrent au village une fois par an et ne voient pas leurs enfants grandir.

 

La gestion du programme

La gestion du programme

Le contrat avec les familles

Les enfants susceptibles d’être aidés par l’association sont en général signalés par les instituteurs, le Bureau de l’Éducation local ou la Fédération des Femmes. La première étape consiste à rendre visite  à  l’enfant, sa famille et son école afin de se rendre compte de ses conditions de vie et d’évaluer les ressources de sa famille d’accueil. La deuxième est d’établir un dossier qui est soumis au bureau de l’association à Pékin. S’il est accepté, l’association et la famille signent un contrat qui fixe les engagements de part et d’autre. La durée minimum du contrat est d’un an.

Le montant de l’aide

L’aide se compose de « frais de vie », destinés à la nourriture, à l’habillement et aux soins des enfants, ainsi que de « frais de scolarité » pour les lycéens et les étudiants. Le montant de ces allocations varie en fonction de la localisation, de l’âge et de l’école. Les frais de vie sont versés aux familles trimestriellement, ainsi que les frais scolaires, sur la base des justificatifs fournis par l’école. Un reçu est signé par la famille.

Pour un enfant en primaire, l’allocation s’élève à 1200 RMB par an (150 €). Un lycéen reçoit 2000 RMB (250 €).

Des aides exceptionnelles sont parfois accordées aux familles dont les conditions de vie sont particulièrement difficiles, qui peuvent aller du raccordement à l’électricité à des frais de cantine.

Le suivi des enfants

Le correspondant local de l’association assure un suivi régulier des enfants, des familles et des écoles au minimum une fois par trimestre. Nous faisons en sorte de voir, chaque année, l’enfant au sein de sa famille et dans son milieu scolaire. Les responsables et les volontaires de l’association font également des « tournées » régulières des villages. Le Nouvel An chinois est aussi l’occasion de rendre visite à chaque famille et de leur amener les cadeaux traditionnels : huile, riz et sucreries et « hongbao » (les étrennes traditionnelles).

Les informations sur l’enfant et la famille sont rassemblées et actualisées sur une fiche individuelle.

L’aide aux écoles

Des aides exceptionnelles en matériel et en fournitures sont parfois accordées aux écoles : fournitures scolaires, ordinateurs et imprimantes, poêles, charbon, matériel et approvisionnement cantines,  etc.

Les enfants

Les enfants pris en charge

Le profil des enfants

272 enfants ont été pris en charge en orphelinat sans mur depuis 2000.

Sexe

  • 143 filles
  • 129 garçons

Situation familiale :

  • 33 orphelins de père et de mère
  • 195 orphelins de père ou de mère (dont le parent survivant, le plus souvent la mère, est parti)
  • 22 avec un ou deux parents handicapés physiques ou mentaux
  • 11 avec un ou deux parents dans une situation extrêmement difficile (en prison ou ex-prisonnier, endetté, etc)
  • 11 ont été adoptés à la naissance, le plus souvent par un père célibataire, parfois décédé depuis.

Famille d’accueil :

  • 193 habitent avec leurs grands-parents (dont 58 avec seulement leur grand-mère et 14 avec seulement leur grand-père)
  • 3 seulement vivent avec leurs deux parents handicapés et 22 avec un de leurs parents, dont 8 sont handicapés
  • 38  vivent avec leur oncle ou leur tante
  • 16 vivent avec une grande sœur
  • D’autres vivent avec leurs arrière grand-parents, de la famille éloignée, ou enfin en hospice

Le niveau scolaire :

  • 44 dans le primaire
  • 60 au collège
  • 15 au lycée
  • 5 en école professionnelle
  • 4 à l’université
  • 1 non scolarisé

La durée de la prise en charge

A ce jour, 129 enfants sont toujours pris en charge et 143 sont sortis du programme, soit parce qu’ils ont terminé l’école et commencé à travailler, soit parce que la situation de leur famille s’est améliorée et qu’ils n’ont plus besoin du soutien de l’association.